TOOL BOX K

Quand la mémoire sombre devient art

« Toolbox Killer » plonge dans une zone plus trouble et provocatrice de la mémoire collective. Mister Melody utilise des cassettes audio : objets chargés d’écoute, de musique, de partage pour les détourner vers un portrait dérangeant, celui d’une figure extrême. Le support analogique devient toile visuelle : cassettes contrecollées, pochoirs précis, aérosols audacieux. La création frappe, questionne, choque et s’affirme comme œuvre.

Un hommage (ou plutôt une réflexion) provocateur

Lawrence Bittaker (1940‑2019), alias «Toolbox Killer», est tristement célèbre pour des crimes horribles aux États‑Unis (il enregistrait, sur bande audio, les tortures infligées à ses victimes). Mister Melody n’offre pas un simple portrait de fan : il propose une exploration de « l’ombre » dans la culture, le côté occulté de la mémoire sonore et visuelle. L’œuvre ne célèbre pas le mal, elle le fige, l’affiche, l’interroge : pourquoi la figure du « killer » fascine‑t‑elle ? Pourquoi l’icône devient‑elle support de notre voyeurisme ?
Ce contraste entre objet nostalgique (cassette) et sujet inquiétant crée une tension visuelle forte — parfaite pour un collectionneur audacieux ou un espace qui aime déranger les certitudes.